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Victoria Vinyard

V. V. Voil


Mage l'Éveil v.2


Mon personnage humain créé spécialement pour cette partie.

Londres 1849

Victoria Vinyard, fille de caviste londonien, issue d'une famille de distillateurs de whiskys écossaise, est une jeune femme qui rêve de devenir écrivaine sous son nom de plume V. V. Voil (du nom du loch où sa famille produit). Elle a choisi ce nom pour tenter de surmonter un évènement traumatique survenu là-bas. Elle donne de temps en temps des cours dans un orphelinat pour se constituer un petit pécule et partir de chez ses parents. Elle s'est lié d'amitié avec un groupe d'enfants et fait appel à leur service de temps en temps. Elle cherche à faire publier ses écrits de fictions dans un journal. Elle se sert du cercle des écrivaines futures pour tester ses écrits. Étant la septième d'une fratrie de 13, ses parents lui ont laissé une certaine autonomie et Vivi a profité des études de ses grands frères et sœurs pour voler leur livres et étudier de son côté. Elle touche à tout pour le bien de ses histoires.

Ce personnage souhaitant devenir écrivaine, j'ai décidé d'écrire les histoires qu'elle pourrait tenter de faire publier.

Le première est celle qu'elle a fait lire au Cercle des écrivaines futures, espérant être recommandée par ces lectrices à leur maris éditeurs.

La deuxième est issue de sa première aventure. Elle est évidemment énormément romancée, occultant totalement le rôle qu'elle a eu dans la disparition de l'esprit Xirax... Victoria a ainsi modifié tous les noms et lieux pour conserver l'anonymat des protagonistes. L'aventure originale se situait à Londres, dans un de ses orphelinats.

D'autres histoires arriveront sûrement, selon l'avancement du jeu de rôle Mage l'éveil et l'évolution de V. V. Voil.

01

De la vie et de la mort des Ravenswood

Le château de Ravenswood n’était pas si ancien si on le comparait à d’autres. Construit une centaine d’années auparavant, il ne regorgeait pas encore de multitudes d’histoires familiales délicieusement heureuses ou diaboliquement dramatiques. La famille qui l’avait construit et habité depuis cent ans était tout à fait respectable et d’une dignité qui faisait que tous l’appréciait.

Quatre générations de Ravenswood étaient nés dans les chambres confortables de ce beau château. Si elles avaient vu la vie, ces pièces avaient aussi connu la mort de plusieurs de ces châtelains. Vieillesse, maladie, accouchement, accident de chasse, les raisons en étaient diverses et pourtant semblables : la vie. Nous vivons les instants présents avec force joie et discernement, nous orientant inexorablement vers ce moment où tout finit, tout disparaît.

Dans les ombres du château de Ravenswood, la jeune et délicate Amelia, d’une beauté naïve et douce frissonnait d'effroi. Le tonnerre grondait à l’extérieur, tout proche. La pluie battait contre les vitres, provoquant un vacarme assourdissant dans ce long couloir s’étirant à l’infini, leurs murs de pierre suintant d'une humidité glaciale. La lueur vacillante des chandeliers ne suffisait pas à ramener la lumière qui aurait dû éclairer le château en cette mi-journée.

Un nouveau coup de tonnerre fit sursauter la pauvre enfant, illuminant brièvement sa pâle figure. La dernière née de la quatrième génération serra contre son sein palpitant le médaillon précieux que sa mère bien-aimée, désormais dans la tombe, lui avait confié avant de rendre l'âme. Orné d’une opale noble blanche aux reflets scintillants, ce médaillon ouvrant dévoilait un portrait des parents d’Amelia et deux dates. La première était la date de mariage de John, descendant des Ravenswood alors en étude de médecine et de Mary, jeune fille de la noble famille des Fetherstonhaugh, de grands propriétaires terriens du Northumberland et du Cumberland. La deuxième date était bien plus intéressante et intrigante selon la jolie Amelia. Elle indiquait sa date de naissance qui, étonnamment, était aussi celle de la mort de son oncle George. On lui avait raconté qu’au moment même où elle poussait son premier cri, son oncle poussait son dernier soupir. Elle n’avait jamais réellement cru à cette mystérieuse coïncidence. Certes, son oncle était mort le jour même de sa naissance mais certainement pas à l’heure précise de sa venue au monde. La mort et la vie n’avaient pu souffler exactement au même moment dans ce château. C’est à la naissance de son neveu que la curiosité de la jeune femme fut attisée. Ce jour-là, alors qu’elle et sa belle-mère veillaient sur son pauvre père malade, Amelia vit les yeux de celui-ci s’entrouvrir et un fin sourire se dessiner sur ses lèvres avant de se figer pour l’éternité. Au même instant, elle entendit retentir quelques chambres plus loin, un cri de nouveau-né absorbant l’air dans ces petits poumons pour la première fois.

Était-ce donc vrai ? Un nouveau Ravenswood prenait la vie d’un ancien à son arrivée dans le monde ?

Amelia souhaitait une réponse à cette question. Sa belle-mère, tout à son chagrin, ne répondrait pas à cette interrogation. La jeune fille avait donc décidé de chercher les réponses dans la bibliothèque familiale où était conservé l’arbre généalogique.

L’air était devenu humide et froid. La matinée avait pourtant été douce, de légers rayons de soleil ayant même percés les nuages grisonnants. Amelia frissonna à nouveau, de fraicheur et d’émotions contradictoires. Curiosité, impatience, peur se mélangeaient en elle, attisant des sensations qu’elle n’avait jamais ressenti jusqu’ici. La porte de la bibliothèque lui sembla une épreuve presque insurmontable. Alors même qu’elle l’avait poussé des centaines, peut-être des milliers de fois sans ne serait-ce qu’y penser, aujourd’hui, elle la redoutait comme la porte des enfers. Un grincement sinistre se fit entendre lorsqu’enfin l’enfant terrifiée osa pousser la grande porte. La bibliothèque n’avait pas changé ; tout était à sa place. Des rangées de livres s'alignaient dans des étagères de bois sombre. La bougie d’Amelia projetait des ombres dansantes sur les tranches en cuir brun, rouge ou noir des livres. Elle s’approcha du pan du mur où était peint l’arbre généalogique de sa noble famille. Elle l’avait regardé de nombreuses fois, apprenant l’histoire de ses ancêtres. Elle connaissait les dates de chacun. Pourquoi donc avait-elle besoin de se tenir ici pour vérifier ? Lui avait-il vraiment fallu avoir la preuve sous les yeux pour accepter cette vérité qu’elle connaissait ?

A chaque naissance d’un Ravenswood, un autre mourrait.

02

Lorsque tombe la foudre

L'Orphelinat de Saint-James à Blackthorn, situé sur les landes désolées du Devonshire, était un lieu où le bonheur et le malheur semblait s’entredéchirer. Alors que les très saintes sœurs du couvent priaient et que les rires des enfants retentissaient, le malheur fit une apparition tonitruante.

En ce jour fatidique de l'an de grâce 1821, nul n'aurait pu prédire l'étrange calamité qui allait s'abattre sur ses innocents pensionnaires. Le ciel, d'un bleu limpide, ne laissait présager aucun orage. Les enfants, vêtus de leurs modestes habits bien entretenus par les sœurs, s'ébattaient dans la cour sous l'œil vigilant de sœur Marie-Rose, à la douceur et la patience infinies.

Soudain, sans crier gare, un éclair d'une blancheur aveuglante déchira l'azur, frappant le sol entre quatre jeunes enfants. La foudre, comme animée d'une volonté propre, semblait danser d'un enfant à l'autre, les effleurant de ses doigts électriques. Un cri de terreur s'éleva de la cour tandis que les quatre petits corps tombaient à terre.

Sœur Marie-Rose, paralysée par la stupeur, ne put que contempler, impuissante, ce spectacle surnaturel. L'air était chargé d'une odeur âcre de soufre et d'ozone et d’une légère odeur de brûlé. Reprenant ses esprits, la brave sœur évacua les cinquante autres enfants de la cour et appela ses sœurs. Ayant entendu le coup de tonnerre, plusieurs accourraient déjà. La mère supérieure elle-même arriva, ayant vu l’éclair lumineux de son bureau. Elle donna rapidement ses ordres.

- “Sœur Marie-Elisabeth et sœur Marie-Thérèse, prenez en charge les enfants. Emmenez-les à la prière pour qu’ils en appellent à la paix de Dieu. Soeur Marie-Rose, venez, nous devons nous occuper des 4 pauvres petits touchés.”

Ce ne fut que lorsqu’elles se furent approchées des quatre victimes que les réponses sur ce phénomène étrange commencèrent à apparaître. Elles reconnurent toutes deux les enfants, de petits chenapans qui leur causaient bien du fil à retordre. Quatre petits filous de première, des catholiques qu’elles n’avaient pu refuser d’abandonner à leurs sorts après la mort de leurs parents respectifs.

Les sœurs y virent là un signe de dieu, une punition divine. Elles se signèrent et prièrent pour le jugement de ces pauvres petites âmes que le destin avait délaissé.

L’affaire aurait pu s’arrêter là. Mais il fallu que certains officiels, en recherche de reconnaissance, demandent une enquête. Un détective renommé et un grand scientifique furent dépêchés trois jours plus tard. Le détective interrogea les sœurs et les enfants, témoins oculaires de la scène. Le scientifique installa des instruments étranges, se débattant avec certains petits curieux.

- ”Monsieur, qu’est-ce que vous installer ? C’est pour chasser le démon ?

- Ce sont des instruments de mesures climatiques, expliqua patiemment l’intelligent docteur en science. Pourquoi parlez-vous de démon ?

- A cause de la foudre. Elle a pris la forme d’un enfant pour frapper Albert, Thomas, Jim et William. C’est vrai ! On l’a dit aux sœurs, mais elles ne nous ont pas cru.

- La forme d’un enfant, répéta l’homme, sceptique.

- Vous ne nous croyez pas non plus, monsieur, c’est ça ? gémit l’un des enfants.

- Si, si, bien sûr que je vous crois,” se reprit cet esprit logique. Toute information devait être prise en compte et analysée, aussi farfelue semble-t-elle. Si la foudre avait semblé prendre une forme, peut-être que cette forme pourrait aider à comprendre d’où venait la foudre. Aucune hypothèse ne devait être écartée.

- ”Même que le démon, c’est un démon vengeur envoyé par dieu pour les punir d’avoir trop embêter Jack, renchérit un autre enfant.

- Jack ?

- Lui, pointa du doigt un troisième enfant. Albert l’embêtait beaucoup et les trois autres aussi. Ils étaient méchants avec lui.”

Le distingué scientifique se dirigea vers Jack, espérant avoir quelques précisions. Ayant gardé en main un de ses instruments, le petit garçon recula instinctivement, impressionné par cet outil étrange.

- ”Bonjour Jack…

- Ne vous approchez pas, le coupa celui-ci en levant une main.

- Jack, je souhaite simplement te parler de…

- Si vous vous approchez plus, vous serez foudroyés comme les autres. Il me protégera !

- Il te protègera ? De qui parles-tu ?”

Le bon docteur eut à peine le temps de finir sa question que le tonnerre retentit accompagnant un éclair qui illumina la cour, exactement comme trois jours auparavant. Lorsque la lumière se dissipa, le détective découvrit son associé à terre, l’odeur âcre de soufre et d'ozone emplissant à nouveau l’espace.

L’hôpital réussit à sauver l’homme. Le jeune Jack fut mis à l’isolement pour le protéger le temps qu’un prêtre vienne l’exorciser.

Pourtant, quand celui-ci se présenta devant la cellule, elle était vide. Jack avait disparu. Les sœurs assurèrent l’y avoir vu en amenant le repas du matin. Jack les avait même salué très poliment, comme il le faisait toujours. Personne n’avait pu lui ouvrir, seule la mère supérieure avait la clé. L’orphelinat et le couvent furent fouillés de fond en comble, aucune trace de l’enfant ne fut découverte.

Dans les jours qui suivirent, d'étranges rumeurs commencèrent à circuler. Le mystère de la foudre tombée d'un ciel sans nuage, provoquée par un enfant possédé allait hanter les esprits pendant des générations, laissant une empreinte indélébile dans les annales du surnaturel.

03

Poème De l’amour et de la mort

Dans les profondeurs mystérieuses de la nuit, 
Se joue un drame ancien, celui d’un homme trahit. 
Une dame ensorcelante au regard esbroufeur, 
Cache en son cœur sournois un secret trompeur.

Son époux, noble et fier, ignore ces soirées 
Où sa douce moitié, aux lèvres enivrées, 
Danse avec un jeune homme aux yeux de velours, 
Dans ce cocon d’anciens et nouveaux amours,

Murmurant de folles promesses et mots doux 
Échangeant des serments à l'abri du fidèle époux. 
Là, où silencieusement règnent les secrets, 
L'honneur se déchire en silencieux regrets.

Mais la valse s'achève et l'aube paraît, 
Le rideau se lève, la vérité renaît. 
Car dans ce monde austère aux saines vertus, 
Les cœurs infidèles sont toujours reconnus.

Dans les mœurs corrompues où meurent les serments, 
Ne restent que les cendres des faux sentiments. 
Les amants s’éteignent lorsque jaillit la lumière, 
Disparaissant, avec leur honte, derrière la pierre.


V. V. Voil n'est pas la poétesse à l'origine de ce poème, elle s'est contentée de le réécrire. En effet, une de ces amies du Cercle des écrivaines futures, Willemina Farsworth, a connue une fin tragique (ou faim tragique vu qu'elle est devenue vampire...) et son rêve, ainsi que celui de son père, durant son vivant était de publier ses poèmes. V. V. ayant demandé de l'aide à M. Farsworth pour fuir un mariage arrangé, elle a proposé de retravailler les poèmes pour les faire publier en remerciement.